Exister c’est déranger, se laisser déranger et accueillir la nouveauté !

Exister c’est déranger, se laisser déranger et accueillir la nouveauté !

12 juin 2023 Non Par oberthelot

Déranger les autres
Cela commence à la naissance.
Notre arrivée dans la vie a dérangé nos parents, perturbé leur sommeil, changé l’ordonnancement des choses.
Dire, vouloir, et même réclamer, exiger, confronter, tout cela dérange.
Notre but n’est pas forcément celui-ci. Cela peut se passer à notre insu. 

Nous essayons d’exister, ex-ister, être tourné vers l’extérieur, être et être en relation. Nous essayons d’aller vers l’autre avec ce que nous sommes. A moins de gommer nos différences, la rencontre va déranger l’autre, mais aussi peut-être, l’intéresser et lui donner envie de mieux nous connaître et de partager. 

Se laisser déranger
La répétition n’est pas l’existence. Nous ne sommes pas des machines. Une de nos inclinaisons est la réification, la chosification de notre être, comme une arthrose intérieure qui tend à limiter nos mouvements, leur amplitude, leur nouveauté. Nos idées, nos croyances , nos visions du monde, peuvent s’épaissir avec le temps. Régulièrement, nous avons besoin d’être dérangé pour ouvrir, réouvrir. Il nous faut parfois plus qu’un dérangement, un vrai tremblement de terre, pour y voir clair et arrêter la répétition. Le dérangement devient alors salutaire pour créer en nous une disponibilité, une possibilité d’accueillir la nouveauté, d’’accueillir l’autre.

Accueillir la nouveauté
Non pas que l’on changerait tous les matins, de maison, d’amis ou de travail.
Il s’agit d’accueillir ce qui vit autour de nous, ce qui vient vers nous. Vladimir Jankelevitch nous y invite : « Ne manquez pas votre unique matinée de printemps ».
Du neuf surgit tous les jours. On peut parler d’inouï, de ce qui n’a pas été déjà entendu. Être est un mouvement ou plus précisément une respiration, entre un dehors et un dedans, un échange entre moi et ce qui vient à moi.
Accueillir le neuf c’est aussi répondre à un double appel. Un appel de l’intérieur qui nous lance vers, et un appel de l’extérieur qui nous invite à. La frustration en nous, dit aussi cette envie qui ne trouve pas d’existence. Les 2 appels, l’un intérieur et l’autre extérieur, sont comme l’expression d’une même résonance, celle de notre présence au monde.

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